Source: Office for Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) |

Le chef des affaires humanitaires de l’ONU appelle la communauté internationale a maintenir son appui pour le peuple Centrafricain

GENEVA, Suisse, 19 juillet 2017/APO/ --

Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, Stephen O’Brien, a conclu aujourd'hui sa visite de trois jours en République centrafricaine (RCA) sur un appel lancé à la communauté internationale afin de maintenir son soutien et de prémunir le pays de la réédition de la crise dévastatrice à grande échelle qui l’a frappé à peine il y a quatre ans.

Tout en se félicitant des énormes efforts déployés depuis le point culminant de la crise en 2014, M. O'Brien s'est dit très préoccupé par la recrudescence de la violence en RCA depuis le début de l’année 2017. « Cette tendance met en péril les gains durement acquis depuis 2015, lors de mon dernier séjour », a déclaré M. O'Brien. « Par exemple, depuis janvier 2014, plus de 10 000 enfants ont été libérés des groupes armés. De plus, malgré une année scolaire très difficile, avec la violence et les déplacements, les enfants des classes élémentaires des écoles d'urgence de Bambari et Kaga Bandoro ont tous passé leurs examens. Si nous n'agissons pas maintenant, nous verrons les besoins humanitaires croitre et témoignerons d’une plus grande vulnérabilité des personnes déjà affaiblies. Nous risquons de voir une pression accrue s’exercer sur les capacités des acteurs humanitaires et des mécanismes de financement ».

Au cours de ses entretiens avec le Président de la République, les ministres du Plan et des Affaires sociales, les acteurs humanitaires nationaux et internationaux, le corps diplomatique ainsi que les donateurs, il a exprimé son inquiétude face à « la montée injustifiée de la violence et son impact terrible, terrifiant et néfaste sur les enfants, les femmes et les hommes ».

« J’ai entendu beaucoup d'histoires à faire monter les larmes aux yeux pendant ma visite à Bangassou. Falmata et Amina, deux mamans de 8 et 3 enfants ont dû fuir leurs maisons du quartier de Tokoyo en mai dernier et ont maintenant trouvé refuge sur le site du Petit Séminaire. Leurs maisons ont été détruites, elles n'ont nulle part où aller. Tout ce qu'elles demandent, c'est la sécurité et la sûreté dans leur quartier d'origine pour pouvoir envisager de rentrer chez eux ».

La RCA détient un des plus importants nombres de cas humanitaires au monde. Près de 2,4 millions de personnes (soit une personne sur deux) dépendent de l'aide humanitaire pour survivre. Le défi colossal de la protection des civils et de la fourniture d'aide dans un environnement aussi difficile - où la sécurité des travailleurs humanitaires est trop souvent menacé - a également été soulevé par le Coordonnateur des secours d’urgence. Cette protection des civils dans un environnement aussi difficile implique de protéger les enfants, de les préserver du recrutement par les groupes armés, de protéger les femmes contre le viol, d’empêcher que des hommes et des femmes soient tués et de fournir de l'aide. « Aujourd’hui, la République centrafricaine est l'un des endroits les plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires. Depuis le début de la crise, 24 d'entre eux ont fait le sacrifice le plus ultime et ont perdu leur vie. Je salue leur courage et leur bravoure ».

Le chef des Affaires humanitaires de l’ONU a rappelé « à toutes les parties au conflit leur obligation, en vertu du droit international, de protéger les civils et de veiller à ce que leurs besoins fondamentaux soient satisfaits».

En effet, à Bangassou, il a été témoin des conditions désastreuses dans lesquelles quelque 2 000 personnes déplacées d’un groupe minoritaire sont confinées à l'église catholique locale. « Les attaques à caractère religieux ou ethniques constituent un recul inquiétant en RCA. Il faut mettre fin à des actes aussi inacceptables, afin de donner une chance à la paix. J'appelle toutes les parties à s’engager sans plus tarder dans le dialogue et la reconstruction de la vie des gens aujourd'hui et pour les générations futures », a-t-il insisté. « L'ONU est là pour aider et non pas pour être une cible, ou entraver l'engagement politique. Utilisez tout simplement les mots et le dialogue au lieu des armes, de la violence ou de la discrimination », a-t-il ajouté.

La visite de M. O'Brien intervient au moment où une nouvelle flambée de violence inédite depuis 2014, a entrainé de nouveaux déplacements forcés et une augmentation des besoins humanitaires. Dans le même temps, la réponse humanitaire fait face à un sous-financement chronique. La détérioration continue de la situation a amené la communauté humanitaire à réviser son Plan de réponse humanitaire. Porté désormais à 497 millions de dollars, il n’est toujours financé qu’à hauteur de 24%, ce qui est bien inférieur à la moyenne mondiale de financement de 34%.

« Je demande instamment à la communauté internationale de maintenir l’appui pour le bien du peuple de la République centrafricaine, pour la paix et l'avenir du pays. Chacun d'entre nous doit faire plus pour transformer les mots et les bonnes intentions en actions concrètes dont les Centrafricains ont le plus besoin. Nous ne pouvons pas échouer dans cet effort supplémentaire » a déclaré Stephen O'Brien.

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