Source: Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) |

Nord-Kivu : des déplacées du camp de Kahembe formées en boulangerie pour faire face à la précarité

Les personnes formées ont notamment reçu de la farine de froment, du sel, de la levure, du sucre, des bassines en plastique, un four artisanal, des plateaux pour cuisson, de l’huile d'arachide et de la braise

KINSHASA, République démocratique du Congo, 2 janvier 2025/APO Group/ --

Cent cinquante filles et femmes déplacées du camp de Kahembe dans le territoire de Nyiragongo au Nord-Kivu ont reçu vendredi 27 décembre des intrants et du matériel pour se lancer dans la fabrication du pain. Pendant cinq mois, elles ont bénéficié d’une formation en boulangerie et pâtisserie grâce à un projet du Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme (BCNUDH) à Goma.

Le but de cette initiative est de réduire la précarité dans laquelle vivent les femmes dans ce camp de déplacés où certaines élèvent seules leurs enfants dans le dénuement.

Les personnes formées ont notamment reçu de la farine de froment, du sel, de la levure, du sucre, des bassines en plastique, un four artisanal, des plateaux pour cuisson, de l’huile d'arachide et de la braise.

Nabintu a fui son village dans le territoire de Nyiragongo à cause de l’activisme des groupes armés.

A Kahembe, elle élève seule ses sept enfants. Dès qu’elle a acquis les premières connaissances dans la fabrication du pain, elle s’est lancée :

« Nous avons été formés pendant 5 mois ce qui fait que chaque femme parmi nous est devenue autonome, moi particulièrement ce projet m’a beaucoup aidé. Avant, je vivais dans une case de fortune exposée à toutes sortes d’intempérie. Grâce à ce projet, aujourd’hui je suis en mesure de préparer du pain et des beignets et l’argent que je gagne m’aide à louer une maison. »

La mère de famille dit avoir également réussi à économiser pour désormais envoyer ses enfants à l’école.

«Vraiment économiquement, je suis devenu autonome pour le bien-être de ma famille», se réjouit-elle.

Le projet comporte également un volet pédagogique. Le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme a informé les participantes sur les notions relatives aux droits humains, à la lutte contre les violences sexuelles et le circuit de référence des victimes de violences sexuelles.

Furaha a été victime de violences basées sur le genre. Elle affirme avoir réussi à surmonter son traumatisme grâce à ce projet. 

« Avant cette formation je vivais dans le désespoir, j’étais si traumatisée que tout ce que je faisais n’était pas fructueux. […] avant, on ne savait pas quoi faire lorsqu’une femme est violée. Maintenant, on connait l’endroit où l’on peut se référer pour recevoir un accompagnement psychosocial et juridique », explique-t-elle.

Pour sa part, le représentant des déplacés, Elie Bahati salue le projet, plaidant pour qu’il soit étendu à d’autres sites de déplacés.

Même plaidoyer du côté du représentant de la Commission nationale de réfugiés dans la zone :

« Ma recommandation est que ce projet soit dupliqué partout où se trouvent les déplacés notamment à Bushagara, Bulengo, Buhimba, Mugunga, Rusayo pour ne citer que ceux-là. [Grace à] la formation de ces femmes dans la pâtisserie, elles seront économiquement autonomes et vont être épargnées de la mendicité. »

Ce projet a été exécuté par l’ONG GEWEVUCA (Togheter for the Wellbeing of vulnérable chidlren en Africa).

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