Des Organisations Non Gouvernementales (ONG) exhortent d’une même voix le gouvernement de la Gambie à maintenir la loi historique interdisant les mutilations génitales féminines
Ce jugement historique rendu par le tribunal correctionnel de Kaur/Kuntaur marque la première condamnation depuis la promulgation de la loi interdisant les mutilations génitales féminines il y a huit ans
Nous, les soussigné·e·s, ne relâcherons pas nos efforts pour que chaque fille et chaque femme jouisse de ses droits fondamentaux et que sa dignité soit respectée et défendue
BANJUL, Gambie, 12 octobre 2023/APO Group/ --
Plus de 180 organisations de la société civile de toute la Gambie et du monde entier se joignent à l’Association des organisations non gouvernementales de Gambie (TANGO), au Comité gambien sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants (GAMCOTRAP) (https://apo-opa.info/3LTjELJ), et au réseau gambien Network Against Gender-Based Violence (NGBV) (https://apo-opa.info/3twZeSD) pour cosigner la présente lettre ouverte qui exhorte le gouvernement de la République de Gambie à tenir fermement ses engagements en matière de protection des femmes et des filles en maintenant la loi interdisant les mutilations génitales féminines (MGF). Cette lettre est une réponse aux commentaires profondément troublants formulés récemment par des responsables religieux et politiques qui prônent la dépénalisation des mutilations génitales féminines, et notamment aux déclarations rétrogrades entendues au parlement national appelant à l’abrogation de cette loi.
Une condamnation historique pour des mutilations génitales féminines
En 2015, la Gambie a franchi une étape décisive en modifiant la loi de 2010 sur la protection des femmes afin de sanctionner explicitement les MGF au titre de ses articles 32A et 32B. La loi de 2015 Women’s (Amendment) Act interdit les mutilations génitales féminines, stipulant que « nul ne peut pratiquer l’excision […] une personne qui pratique l’excision commet un délit » et est passible, en cas de condamnation, « d’une peine de prison de trois ans ou d’une amende de cinquante mille dalasis ou des deux ; et lorsque l’excision cause la mort, d’emprisonnement à perpétuité ».
Les tentatives actuelles de suppression des protections juridiques ont été déclenchées par la condamnation, en août 2023, de trois femmes pour avoir pratiqué des mutilations génitales sur huit bébés de sexe féminin. Chaque contrevenante a été condamnée à payer une amende de 15 000 dalasis (environ 230 dollars américains) ou purger une peine de prison d’un an. Ce jugement historique rendu par le tribunal correctionnel de Kaur/Kuntaur marque la première condamnation depuis la promulgation de la loi interdisant les mutilations génitales féminines il y a huit ans.
Des efforts continus sont nécessaires pour accélérer l’éradication des MGF, et nous saluons l’importance de ces condamnations et leur rôle dans la lutte contre l’impunité. Cette affaire souligne la nécessité de renforcer les mécanismes d’application de la loi et la sensibilisation dans toute la Gambie, où l’UNICEF (https://apo-opa.info/3tnK55U) estime que 73 % des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont été soumises à cette pratique illégale.
Cependant, la clémence des peines nous préoccupe, car une amende de seulement 15 000 D ne reflète pas de manière adéquate la gravité du crime commis.
En outre, des responsables politiques et religieux ont ouvertement soutenu les personnes condamnées, comme l’imam Abdoulie Fatty qui a payé l’amende des condamnées. Il est inquiétant de constater que certaines personnalités influentes ne se contentent pas de prôner publiquement l’abrogation de la loi contre les mutilations génitales féminines, mais ont même recommandé la poursuite de celles-ci. Et ce, en dépit du fait que la promotion et l’incitation à la pratique des mutilations génitales féminines soient érigées en infractions pénales et que de tels commentaires préjudiciables soient en contradiction directe avec les principes de justice, de protection et de bien-être des femmes et des filles.
L’inquiétude généralisée face aux appels rétrogrades à l’abrogation de la loi contre les mutilations génitales féminines
Dans une déclaration conjointe (https://apo-opa.info/3QnWOPn), la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) et le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant (ACERWC) font part de leur « profonde inquiétude face au débat parlementaire régressif actuel » qui préconise l’abrogation des lois gambiennes interdisant les mutilations génitales féminines.
Les Nations unies en Gambie (https://apo-opa.info/3ZPac1X) ont également publié une déclaration réaffirmant leur engagement à soutenir la lutte visant à mettre fin aux mutilations génitales féminines en Gambie, soulignant que l’interdiction des MGF prévue par la loi est conforme aux engagements internationaux et régionaux de la Gambie en matière de droits humains.
Les mutilations génitales féminines n’ont aucun effet bénéfique sur la santé et nuisent aux filles et aux femmes à bien des égards (https://apo-opa.info/3ZUpnqC). Elles impliquent l’ablation et la dégradation de tissus génitaux féminins sains et normaux, et perturbent les fonctions naturelles de l’organisme. Elles peuvent avoir pour complications immédiates une douleur intense, un état de choc, une hémorragie (saignement), le tétanos ou une septicémie (infection bactérienne), une rétention urinaire, des plaies ouvertes et un gonflement de la zone génitale ainsi que des lésions des tissus génitaux voisins. Les mutilations génitales féminines peuvent entraîner la mort.
Elles peuvent avoir pour effets à long terme des infections récurrentes de la vessie et des voies urinaires, des kystes, des tissus cicatriciels douloureux, la nécessité d’une intervention chirurgicale ultérieure, des problèmes de santé sexuelle et des problèmes de santé mentale tels que le syndrome de stress post-traumatique, la dépression et l’anxiété. Les mutilations génitales féminines peuvent également entraîner la stérilité et un risque accru de complications lors de l’accouchement telles que des saignements excessifs et des déchirures obstétricales, pouvant entraîner la mort de la mère et de l’enfant.
La Gambie est un des pays d’Afrique de l’Ouest comptant la plus forte proportion de femmes victimes de mutilations génitales. Selon la Foundation for Research on Women's Health, Productivity and the Environment (BAFROW), sept des neuf groupes ethniques du pays pratiquent les mutilations génitales féminines (https://apo-opa.info/46sP4AU).
Le gouvernement de la Gambie doit protéger les femmes et les filles contre les mutilations génitales féminines
Nous, les soussigné·e·s, ne relâcherons pas nos efforts pour que chaque fille et chaque femme jouisse de ses droits fondamentaux et que sa dignité soit respectée et défendue. Nous sommes donc solidaires des survivantes, des organisations et des activistes de Gambie qui défendent sans relâche les droits des femmes et des filles, et notre engagement reste centré sur les expériences et les réalités de celles qui subissent le traumatisme de cette pratique néfaste.
Nous condamnons avec la plus grande fermeté les actions des détracteurs qui détournent l’appartenance sociale et religieuse pour promouvoir leurs intérêts personnels au détriment du bien-être et des droits des femmes et des filles, lesquelles portent des cicatrices indélébiles alors que leur corps est réduit au rang d’outil politique. Malheureusement, en Gambie, des milliers d’autres femmes et filles sont toujours en danger.
La Gambie a fait preuve d’un leadership admirable en prenant des mesures législatives contre les mutilations génitales féminines. En effet, les effets positifs de ces mesures se font sentir bien au-delà de ses frontières : elles influencent d’autres nations d’Afrique de l’Ouest, qui s’efforcent de lutter contre cette forme bien ancrée de violence basée sur le genre. Des pays voisins ont considéré la Gambie comme une source d’inspiration, tirant des leçons précieuses et créant une dynamique de ses progrès.
L’abrogation de la loi contre les mutilations génitales féminines réduirait à néant les progrès considérables réalisés en matière de protection des droits et du bien-être des femmes et des filles. En outre, un tel revirement risquerait d’affaiblir la détermination d’autres nations, de compromettre la lutte collective du continent pour l’éradication des mutilations génitales féminines et de jeter une ombre sur de nombreuses vies dans toute l’Afrique de l’Ouest et au-delà.
Alors que l’Afrique célèbre le 20e anniversaire du Protocole de Maputo qui, en vertu de son article 5 sur l’élimination des pratiques néfastes, oblige les 44 États parties, dont la Gambie, à mettre fin aux mutilations génitales féminines, nous exhortons le gouvernement de la Gambie à rester ferme et engagé dans le respect des obligations qui lui incombent en vertu de ce traité. Nous attendons de la Gambie qu’elle affirme sa position de leader en matière de répression des mutilations génitales féminines, et du gouvernement qu’il remplisse ses obligations relatives à la protection des droits et du bien-être des femmes et des filles, ce qui implique le respect de ses engagements au titre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) et du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique (Protocole de Maputo) (https://apo-opa.info/48QNI4x).
Ainsi :
1. Nous demandons au gouvernement et au ministère de la Justice de faire respecter de manière impartiale la loi contre les mutilations génitales féminines et de veiller à ce que les personnes qui prennent part aux mutilations génitales féminines, qui les soutiennent ou qui les préconisent subissent les conséquences qui s’imposent.
2. Nous appelons à la protection des droits et du bien-être des survivantes de mutilations génitales féminines. Celles-ci méritent notre soutien indéfectible, notre empathie et l’accès aux services nécessaires.
3. Nous nous engageons à sensibiliser sans relâche aux effets néfastes des mutilations génitales féminines et à remplacer cette pratique par des alternatives culturellement enrichissantes qui respectent la dignité et le bien-être des femmes et des filles.
4. Nous invitons tous les Gambiens et toutes les Gambiennes à se joindre à nous dans cet effort pour encourager le pays à respecter et défendre les droits et la dignité de chaque femme et de chaque fille.
Distribué par APO Group pour Gamcotrap.
Notes à l’intention des rédacteurs :
Contact médias : M. Fallu Sowe
Coordinateur national du réseau Network Against Gender-Based Violence
tél. : +220 4398122/ 763 8129
e-mail : fallu@ngbv.gm
Mme Yadikon Njie Eribo
Présidente de l’Association des organisations non gouvernementales de Gambie (TANGO)
tél. : +220 733 3820
e-mail : Yadineribo@hotmail.com
Tijan Bojang
Responsable de l’information et de la communication
GAMCOTRAP
e-mail :Tijubi79@gmail.com
tél. : 00-220-7130117/3463073
Au sujet des mutilations génitales féminines/de l’excision :
Les mutilations génitales féminines constituent une violation des droits humains profondément ancrée dans l’inégalité entre les sexes et la discrimination. Elles violent plusieurs droits fondamentaux en vertu du droit international et national, notamment les droits des femmes et des filles à l’égalité, à la vie, à la sécurité de leur personne, à la dignité ainsi qu’à l’absence de discrimination, de torture et de traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Les mutilations génitales féminines entraînent souvent des problèmes de santé à vie, un accroissement des risques lors de l’accouchement, des traumatismes psychologiques, et même la mort. Au moment de l’excision, les risques immédiats comprennent des hémorragies graves, des chocs, des infections (https://apo-opa.info/3FcRN5t), et d’autres lésions graves, allant jusqu’à provoquer la mort.
Une fille ou une femme victime de mutilation génitale peut être confrontée à toute une série de problèmes, notamment des difficultés à évacuer le sang menstruel ou à uriner, des infections des voies urinaires, des douleurs au cours des rapports sexuels, une diminution ou une absence de plaisir sexuel, des problèmes psychologiques, la stérilité et un risque accru de complications lors de l’accouchement.
L’importance de l’élimination des mutilations génitales féminines est publiquement soulignée par les Nations unies dans le cadre de l’objectif 5 des Objectifs de développement durable (ODD), qui explique dans les grandes lignes comment parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation de toutes les femmes et les filles. Au titre de la cible 5.3 de cet objectif, les 193 pays signataires des ODD doivent prendre des mesures pour « éliminer toutes les pratiques néfastes telles que le mariages des enfants, le mariage précoce et forcé et la mutilation génitale féminine » d’ici à 2030.
Le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo) (https://apo-opa.info/48QNI4x) a interdit les mutilations génitales féminines en 2003 (article 5), et les organes de surveillance des traités suivants considèrent tous les MGF comme une violation des droits humains qui enfreint ces traités :
la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, (https://apo-opa.info/48O34a8),
Des Organisations Non Gouvernementales (ONG) exhortent d’une même voix le gouvernement de la Gambie à maintenir la loi historique interdisant les mutilations génitales féminines
Ce jugement historique rendu par le tribunal correctionnel de Kaur/Kuntaur marque la première condamnation depuis la promulgation de la loi interdisant les mutilations génitales féminines il y a huit ans
BANJUL, Gambie, 12 octobre 2023/APO Group/ --
Plus de 180 organisations de la société civile de toute la Gambie et du monde entier se joignent à l’Association des organisations non gouvernementales de Gambie (TANGO), au Comité gambien sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants (GAMCOTRAP) (https://apo-opa.info/3LTjELJ), et au réseau gambien Network Against Gender-Based Violence (NGBV) (https://apo-opa.info/3twZeSD) pour cosigner la présente lettre ouverte qui exhorte le gouvernement de la République de Gambie à tenir fermement ses engagements en matière de protection des femmes et des filles en maintenant la loi interdisant les mutilations génitales féminines (MGF). Cette lettre est une réponse aux commentaires profondément troublants formulés récemment par des responsables religieux et politiques qui prônent la dépénalisation des mutilations génitales féminines, et notamment aux déclarations rétrogrades entendues au parlement national appelant à l’abrogation de cette loi.
Une condamnation historique pour des mutilations génitales féminines
En 2015, la Gambie a franchi une étape décisive en modifiant la loi de 2010 sur la protection des femmes afin de sanctionner explicitement les MGF au titre de ses articles 32A et 32B. La loi de 2015 Women’s (Amendment) Act interdit les mutilations génitales féminines, stipulant que « nul ne peut pratiquer l’excision […] une personne qui pratique l’excision commet un délit » et est passible, en cas de condamnation, « d’une peine de prison de trois ans ou d’une amende de cinquante mille dalasis ou des deux ; et lorsque l’excision cause la mort, d’emprisonnement à perpétuité ».
Les tentatives actuelles de suppression des protections juridiques ont été déclenchées par la condamnation, en août 2023, de trois femmes pour avoir pratiqué des mutilations génitales sur huit bébés de sexe féminin. Chaque contrevenante a été condamnée à payer une amende de 15 000 dalasis (environ 230 dollars américains) ou purger une peine de prison d’un an. Ce jugement historique rendu par le tribunal correctionnel de Kaur/Kuntaur marque la première condamnation depuis la promulgation de la loi interdisant les mutilations génitales féminines il y a huit ans.
Des efforts continus sont nécessaires pour accélérer l’éradication des MGF, et nous saluons l’importance de ces condamnations et leur rôle dans la lutte contre l’impunité. Cette affaire souligne la nécessité de renforcer les mécanismes d’application de la loi et la sensibilisation dans toute la Gambie, où l’UNICEF (https://apo-opa.info/3tnK55U) estime que 73 % des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont été soumises à cette pratique illégale.
Cependant, la clémence des peines nous préoccupe, car une amende de seulement 15 000 D ne reflète pas de manière adéquate la gravité du crime commis.
En outre, des responsables politiques et religieux ont ouvertement soutenu les personnes condamnées, comme l’imam Abdoulie Fatty qui a payé l’amende des condamnées. Il est inquiétant de constater que certaines personnalités influentes ne se contentent pas de prôner publiquement l’abrogation de la loi contre les mutilations génitales féminines, mais ont même recommandé la poursuite de celles-ci. Et ce, en dépit du fait que la promotion et l’incitation à la pratique des mutilations génitales féminines soient érigées en infractions pénales et que de tels commentaires préjudiciables soient en contradiction directe avec les principes de justice, de protection et de bien-être des femmes et des filles.
L’inquiétude généralisée face aux appels rétrogrades à l’abrogation de la loi contre les mutilations génitales féminines
Dans une déclaration conjointe (https://apo-opa.info/3QnWOPn), la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) et le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant (ACERWC) font part de leur « profonde inquiétude face au débat parlementaire régressif actuel » qui préconise l’abrogation des lois gambiennes interdisant les mutilations génitales féminines.
Les Nations unies en Gambie (https://apo-opa.info/3ZPac1X) ont également publié une déclaration réaffirmant leur engagement à soutenir la lutte visant à mettre fin aux mutilations génitales féminines en Gambie, soulignant que l’interdiction des MGF prévue par la loi est conforme aux engagements internationaux et régionaux de la Gambie en matière de droits humains.
Les mutilations génitales féminines n’ont aucun effet bénéfique sur la santé et nuisent aux filles et aux femmes à bien des égards (https://apo-opa.info/3ZUpnqC). Elles impliquent l’ablation et la dégradation de tissus génitaux féminins sains et normaux, et perturbent les fonctions naturelles de l’organisme. Elles peuvent avoir pour complications immédiates une douleur intense, un état de choc, une hémorragie (saignement), le tétanos ou une septicémie (infection bactérienne), une rétention urinaire, des plaies ouvertes et un gonflement de la zone génitale ainsi que des lésions des tissus génitaux voisins. Les mutilations génitales féminines peuvent entraîner la mort.
Elles peuvent avoir pour effets à long terme des infections récurrentes de la vessie et des voies urinaires, des kystes, des tissus cicatriciels douloureux, la nécessité d’une intervention chirurgicale ultérieure, des problèmes de santé sexuelle et des problèmes de santé mentale tels que le syndrome de stress post-traumatique, la dépression et l’anxiété. Les mutilations génitales féminines peuvent également entraîner la stérilité et un risque accru de complications lors de l’accouchement telles que des saignements excessifs et des déchirures obstétricales, pouvant entraîner la mort de la mère et de l’enfant.
La Gambie est un des pays d’Afrique de l’Ouest comptant la plus forte proportion de femmes victimes de mutilations génitales. Selon la Foundation for Research on Women's Health, Productivity and the Environment (BAFROW), sept des neuf groupes ethniques du pays pratiquent les mutilations génitales féminines (https://apo-opa.info/46sP4AU).
Le gouvernement de la Gambie doit protéger les femmes et les filles contre les mutilations génitales féminines
Nous, les soussigné·e·s, ne relâcherons pas nos efforts pour que chaque fille et chaque femme jouisse de ses droits fondamentaux et que sa dignité soit respectée et défendue. Nous sommes donc solidaires des survivantes, des organisations et des activistes de Gambie qui défendent sans relâche les droits des femmes et des filles, et notre engagement reste centré sur les expériences et les réalités de celles qui subissent le traumatisme de cette pratique néfaste.
Nous condamnons avec la plus grande fermeté les actions des détracteurs qui détournent l’appartenance sociale et religieuse pour promouvoir leurs intérêts personnels au détriment du bien-être et des droits des femmes et des filles, lesquelles portent des cicatrices indélébiles alors que leur corps est réduit au rang d’outil politique. Malheureusement, en Gambie, des milliers d’autres femmes et filles sont toujours en danger.
La Gambie a fait preuve d’un leadership admirable en prenant des mesures législatives contre les mutilations génitales féminines. En effet, les effets positifs de ces mesures se font sentir bien au-delà de ses frontières : elles influencent d’autres nations d’Afrique de l’Ouest, qui s’efforcent de lutter contre cette forme bien ancrée de violence basée sur le genre. Des pays voisins ont considéré la Gambie comme une source d’inspiration, tirant des leçons précieuses et créant une dynamique de ses progrès.
L’abrogation de la loi contre les mutilations génitales féminines réduirait à néant les progrès considérables réalisés en matière de protection des droits et du bien-être des femmes et des filles. En outre, un tel revirement risquerait d’affaiblir la détermination d’autres nations, de compromettre la lutte collective du continent pour l’éradication des mutilations génitales féminines et de jeter une ombre sur de nombreuses vies dans toute l’Afrique de l’Ouest et au-delà.
Alors que l’Afrique célèbre le 20e anniversaire du Protocole de Maputo qui, en vertu de son article 5 sur l’élimination des pratiques néfastes, oblige les 44 États parties, dont la Gambie, à mettre fin aux mutilations génitales féminines, nous exhortons le gouvernement de la Gambie à rester ferme et engagé dans le respect des obligations qui lui incombent en vertu de ce traité. Nous attendons de la Gambie qu’elle affirme sa position de leader en matière de répression des mutilations génitales féminines, et du gouvernement qu’il remplisse ses obligations relatives à la protection des droits et du bien-être des femmes et des filles, ce qui implique le respect de ses engagements au titre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) et du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique (Protocole de Maputo) (https://apo-opa.info/48QNI4x).
Ainsi :
1. Nous demandons au gouvernement et au ministère de la Justice de faire respecter de manière impartiale la loi contre les mutilations génitales féminines et de veiller à ce que les personnes qui prennent part aux mutilations génitales féminines, qui les soutiennent ou qui les préconisent subissent les conséquences qui s’imposent.
2. Nous appelons à la protection des droits et du bien-être des survivantes de mutilations génitales féminines. Celles-ci méritent notre soutien indéfectible, notre empathie et l’accès aux services nécessaires.
3. Nous nous engageons à sensibiliser sans relâche aux effets néfastes des mutilations génitales féminines et à remplacer cette pratique par des alternatives culturellement enrichissantes qui respectent la dignité et le bien-être des femmes et des filles.
4. Nous invitons tous les Gambiens et toutes les Gambiennes à se joindre à nous dans cet effort pour encourager le pays à respecter et défendre les droits et la dignité de chaque femme et de chaque fille.
Distribué par APO Group pour Gamcotrap.
Notes à l’intention des rédacteurs :
Contact médias : M. Fallu Sowe
Coordinateur national du réseau Network Against Gender-Based Violence
tél. : +220 4398122/ 763 8129
e-mail : fallu@ngbv.gm
Mme Yadikon Njie Eribo
Présidente de l’Association des organisations non gouvernementales de Gambie (TANGO)
tél. : +220 733 3820
e-mail : Yadineribo@hotmail.com
Tijan Bojang
Responsable de l’information et de la communication
GAMCOTRAP
e-mail :Tijubi79@gmail.com
tél. : 00-220-7130117/3463073
Au sujet des mutilations génitales féminines/de l’excision :
Les mutilations génitales féminines constituent une violation des droits humains profondément ancrée dans l’inégalité entre les sexes et la discrimination. Elles violent plusieurs droits fondamentaux en vertu du droit international et national, notamment les droits des femmes et des filles à l’égalité, à la vie, à la sécurité de leur personne, à la dignité ainsi qu’à l’absence de discrimination, de torture et de traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Les mutilations génitales féminines entraînent souvent des problèmes de santé à vie, un accroissement des risques lors de l’accouchement, des traumatismes psychologiques, et même la mort. Au moment de l’excision, les risques immédiats comprennent des hémorragies graves, des chocs, des infections (https://apo-opa.info/3FcRN5t), et d’autres lésions graves, allant jusqu’à provoquer la mort.
Une fille ou une femme victime de mutilation génitale peut être confrontée à toute une série de problèmes, notamment des difficultés à évacuer le sang menstruel ou à uriner, des infections des voies urinaires, des douleurs au cours des rapports sexuels, une diminution ou une absence de plaisir sexuel, des problèmes psychologiques, la stérilité et un risque accru de complications lors de l’accouchement.
L’importance de l’élimination des mutilations génitales féminines est publiquement soulignée par les Nations unies dans le cadre de l’objectif 5 des Objectifs de développement durable (ODD), qui explique dans les grandes lignes comment parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation de toutes les femmes et les filles. Au titre de la cible 5.3 de cet objectif, les 193 pays signataires des ODD doivent prendre des mesures pour « éliminer toutes les pratiques néfastes telles que le mariages des enfants, le mariage précoce et forcé et la mutilation génitale féminine » d’ici à 2030.
Le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo) (https://apo-opa.info/48QNI4x) a interdit les mutilations génitales féminines en 2003 (article 5), et les organes de surveillance des traités suivants considèrent tous les MGF comme une violation des droits humains qui enfreint ces traités :
la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, (https://apo-opa.info/48O34a8),
la Convention relative aux droits de l’enfant (https://apo-opa.info/46GBnPf),
le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (https://apo-opa.info/3LZbscX),
le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, (https://apo-opa.info/48QPL8J),
et la Convention contre la torture (https://apo-opa.info/3rMROKn).
Lettre ouverte signée par :
ACT Alliance Tanzania Forum
1
Action Aid Ethiopia
2
Action for COmmunity Task (ACT-SL)
3
Africa Coordinating Centre for Abandonment of FGM/C
4
African Centre for Democracy and Human Rights Studies ACDHRS
5
Afya Afrika, Kenya
6
Agency for Culture and Change Management UK (ACCM UK)
7
Akina mama wa Africa
8
Amnesty International
9
Amref Health Africa
10
AMREF Health Africa
11
Asia Network
12
Asian-Pacific Resource and Research Centre for Women (ARROW)
13
Associate of Karenni Policy Support
14
Association des blogueurs du Bénin
15
Association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJ/BF)
16
Association des Mairies des Jeunes du Bénin ( AMJB)
17
Association for Egyptian Female Lawyers,
18
Association Tin Tua (Burkina Faso)
19
AWASH
20
CAFCO / RDC
21
Case Salone Centre for Advocacy and Sustainable Empowerment
22
Center for Social Value and Early Childhood Development ( CESVED)
23
Centre de Formation en Mécanismes de Protection des Droits Humains
24
Centre for Community Mobilisation and Empowerment (CECOME)
25
Child Protection Alliance (CPA)
26
Circuit Pointe
27
Climate Live Tanzania
28
Coaches of Influence Foundation (COIF)
29
Coalition on Violence Against Women (COVAW)
30
Come Together Widows & Orphans Organisation (CTWOO)
31
Come Together Widows and Orphans Organization
32
Comfort and Hope Development Organisation (COHOD)
33
Commission Indépendante des Droits de l'Homme en Afrique du Nord (The Network of the Independent Commission for Human Rights in North Africa)
34
Compassion CBP
35
Concern for Women
36
COVAW
37
Covenant Foundation for Girls (COFGIRLS)
38
Democratic Socialist Women of the Phillipines (DSWP)
39
Droits Pour Tous
40
End Female Genital Cutting Singapore
41
End FGM/C Canada Network
42
End FGM European Network
43
End FGM/C US Network
44
Equality Now
45
FABSA Foundation
46
Fact Check Centre The Gambia
47
FAMEDEV-Le Réseau Inter Africain Des Femmes,Médias, Genre et Développement (Inter Africa Network for Women, Media ,Gender and Development)
48
Fantanka
49
FAWEGAM
50
Female Lawyers Association Gambia (FLAG)
51
Finnish Mission in Uganda
52
Fondation des Jeunes Amazones pour le Développement (FJAD-ONG)
53
Forum Against Harmful Practices
54
Gambia Association of deaf and hard of hearing.(GADHOH)
55
Gambia Committee on Traditional Practices affecting the Health of Women and Children (GAMCOTRAP)
56
Gambia Family Planning Association (GFPA)
57
Gambia Teachers’ Union (GTU)
58
GAMNASS
59
Girl2Girl Empowerment Movement (G2G)
60
GirlKind
61
GirlKind Kenya
62
Girls Talk Organisation
63
Girls’ Pride Gambia
64
Global Youth Consortium against FGM
65
Hamia Hapa (Uganda)
66
HEFORSHE –THE GAMBIA
67
Himiza Development
68
Hope Beyond Foundation
69
Hope for Women (HFW)
70
I_Rep Foundation
71
I-REP Foundation
72
Iceland Gambia Friendship
73
IFRAH Foundation (Somalia)
74
Il’laramatak Community Concerns (ICC), Kenya
75
Indigenous Women for Health and Equality (DRC)
76
Initiative for Girls Right and Health Development (Uganda)
77
Inter-African Committee on Traditional Practices (IAC)
78
Inua Mama Njane CBO, Kenya
79
Joy for Children, Uganda
80
Kadirat
81
Kalyanamitra
82
Keep the Drum and Loose the Knife
83
Kenson Children Development Foundation
84
Kenya Council of Imams and Preachers
85
Kenya Council of Imams and Ulamaa
86
Kids Come First Foundation
87
l'Association des Mairies des Jeunes du Bénin ( AMJB)
88
L’Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles (AMSOPT)
89
LHRC
90
Maine libres
91
Malaysian Doctors for Women & Children
92
Men End FGM Foundation
93
Ministère des Affaire Sociales (DRC)
94
Ministry of Women’s Empowerment and the Family, Cameroon
95
Mothers’ Health Foundation
96
Mtoto News International
97
Musawah
98
MUTAPOLA The Gambia
99
National Forum of Women with Disabilities
100
National Youth Parliament
101
Network Against FGM/C in Somaliland (NAFIS)
102
Network against Gender-based Violence (NGBV)
103
Network for Reorientation
104
Network Gender Advocators’ Gambia (NGAG)
105
Network of Gender Journalists for Women and Cultural Advancement
106
Network of Girls against Human Trafficking
107
NGO Universal Education
108
Nisa Ul Haqq fi Bangsamoro
109
NooN Legal and Social Organization
110
Nova Scotia Gambia Association (NSGA)
ONG Droits Pour Tous
111
ONG CO-GNA Niger
112
ONG Éducation Universelle
113
Orchid Project
114
Oxford Against Cutting
115
Pan African Female Youth Leaders (PANAFYL)
116
Paradise Foundation Initiative
117
Peace Ambassadors The Gambia
118
Peace Hub The Gambia
119
Peace of Mind
120
Plan International - Kenya
121
Pour NouEs
122
Praise Foundation, Sierra Leone
123
Project21
124
Purposeful
125
Raise The Young Foundation
126
Raising Teens Uganda
127
Réseau Nigérien des Défenseurs des Droits Humains (RNDDH)
128
Rural Development Foundation (RDF), Pakistan
129
Rural Initiative for COmmunity Empowerment (RICE-SL)
130
Rural Women Rights Structure
131
Safe Hands for Girls
132
Sahiyo
133
Sainte Philomène, l'espérance
134
Salimatou Foundation for Education
135
Samburu Girls Foundation
136
Save for Children (Tanzania)
137
Silver Lining Kenya
138
Spread Truth Africa
139
State Department for Gender, Kenya
140
STEWARDWOMEN
141
Tanzanian Women Lawyers Association (TAWLA)
142
Tasaru Ntomok Initiative (TNI), Kenya
143
The Association for the Defense of the Right of Household and Domestic Aid Gambia (ADDAD)
144
The Association of Non-Governmental Organizations in The Gambia (TANGO)
145
The Democratic Socialist Women of the Philippines (DSWP)
146
The Five Foundation
147
The Girls’ Agenda (TGA)
148
The New Generation Girls and Women Development Initiative
149
The Survivors of Presidential Alternative Treatment Program (SPATP)
150
The Uncounted
151
Think Young Women
152
Together Africa Gambia Organisation (TAGO)
153
TOSTAN
154
UNFPA Burkina Faso
155
UNRCO/ Uganda Spotlight
156
Voices for the Voiceless Woman Sierra Leone (VVW-SL)
157
Voix de Femmes (VdF)
158
Washington Coalition to End FGM/C
159
Wassu Gambia Kafo
160
WAYASS
161
We Can Cox's Bazar
162
We Speak Out India
163
WILDAF-Bénin
164
Women Against Violence and Exploitation in Society (WAVES-SL)
165
Women and Children Aid The Gambia
166
Women In Liberation and Leadership (WILL)
167
Women Initiative for Peace and Security (WIPeS)
168
Women Initiative for Self Help (WISH) Lib. Inc
169
Women Pathfinder
170
Women’s Action for Human Dignity (WAHDSL)
171
Women’s Studies Centre (WSC),
172
World Vision - Tanzania
173
Yakarr Justice
174
Yayasan Kesehatan Perempuan
175
Young People in the Media
176
Young Women Christian Association
177
Youth Anti-FGM Network Kenya
178
Youth Association for Development
179
Youth Educational Support Services (YESS)
180
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