Source: Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) |

Les journalistes des médias en ligne et les blogueurs d’Afrique centrale réunis à Bangui dans un Forum sur les discours de haine

La rencontre de Bangui a permis aux participants de dresser un inventaire des mots de la haine utilisés dans les médias en ligne et les réseaux sociaux de leurs pays respectifs

Le gouvernement et communauté médiatique centrafricains sont heureux d’accueillir ce Forum dans ce pays en situation de post-conflit où discours haine font rage au sein communautés

KINSHASA, République Démocratique du Congo, 2 mai 2022/APO Group/ --

Du 26 au 29 avril 2022, Bangui, la capitale de la République Centrafricaine, a accueilli le deuxième Forum régional de sensibilisation et de renforcement des capacités des acteurs des médias numériques sur la prévention des conflits liés aux discours de haine et la lutte contre ce phénomène en Afrique centrale, réunissant des journalistes œuvrant dans les médias en ligne et les blogueurs venus des 11 pays de l’Afrique centrale.

Forum organisé par le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA) et  la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale  (CEEAC),  en  collaboration  avec  le Gouvernement centrafricain, la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA), le Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale (CNUDHD-AC), le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC (BCNUDH), la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et  le Bureau de l’UNESCO pour l’Afrique centrale.

La rencontre de Bangui a permis aux participants de dresser un inventaire des mots de la haine utilisés dans les médias en ligne et les réseaux sociaux de leurs pays respectifs, les contextes dans lesquels ces mots ont été utilisés, leurs significations, leurs impacts sur la paix sociale ainsi que les outils utilisés pour les prévenir et les combattre. Par ailleurs, plusieurs principes fondamentaux en matière de liberté de la presse et de déontologie ont été rappelés.

Une initiative vivement saluée par les participants

Durant quatre jours, après d’intenses travaux, d’échanges et de concertations, les participants venus de l’Angola, du Burundi, du Cameroun, de la République centrafricaine (RCA), du Congo, la République démocratique du Congo (RDC), du Gabon, de la Guinée équatoriale, le Rwanda, Sao Tome-et-Principe, et le Tchad, dans la déclaration dite «Déclaration de Bangui », considérant leur rôle crucial dans la promotion des médias numériques pour la paix, la tolérance, la non-discrimination et la sécurité dans la sous-région, ont salué la tenue de cette rencontre ; exprimé leur gratitude aux organisateurs ; ont convenu de faire bon usage des expériences et des connaissances reçues ; et ont décidé d’adhérer individuellement et collectivement, à travers leurs associations respectives à la « Plateforme des organisations des professionnels des médias pour la paix et le développement durable en Afrique centrale » (PROMEDAC), créée lors du premier Forum organisé à Douala (Cameroun), du 26 au 29 octobre 2021, afin de mutualiser les efforts.

Les travaux en atelier ont regroupé les participants en trois commissions sous trois thématiques notamment sur la synergie des actions dans la sous-région ; la régulation et auto-régulation en ligne : défis et perspectives ; et la cartographie de lutte contre les discours de haine et Stratégies régionales.

Des organes sous-régionaux régulant les médias numériques et blogueurs recommandés

A l’issue de ces assises, les participants ont, à l’unanimité formulé des recommandations sous trois axes fondamentaux à savoir : la mise en place d’une plateforme regroupant les principaux acteurs des médias numériques actifs dans la prévention des conflits liés aux discours de haine qui aura pour tâches principales : la création formelle de la plateforme ; l’élaboration de la charte des acteurs des médias numériques sur la lutte contre les discours de haine ; la veille et documentation des discours de haine en Afrique centrale ; et la mise en place d’un mécanisme d’alerte sous régional.

Deuxièmement, la mise en place d’un réseau sous-régional des organes de régulation et d’auto-régulation avec comme tâches principales attendues : faire l’état des lieux de la législation sur la régulation et l’auto-régulation au niveau de l’Afrique centrale ; l’harmonisation de la législation au niveau sous régional ; et le plaidoyer auprès des gouvernements et des partenaires sur les principaux défis liés à la lutte contre les discours de haine.

Enfin, la mobilisation des ressources pour soutenir le travail des principaux acteurs des médias numériques et des instances de régulation et d’auto-régulation avec comme attributions : l’identification des besoins et des mécanismes de financement des activités de différents acteurs ; la mobilisation des ressources auprès des gouvernements et différents partenaires afin de soutenir la prévention et la lutte contre la prolifération des discours de haine.

La Centrafrique honorée par la tenue de ce Forum

La cérémonie d’ouverture a été marquée par deux allocutions. D’abord le mot de circonstance prononcé au nom de toutes les entités des Nations Unies présentes à ces travaux, par la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies pour la RCA (MINUSCA), Madame Denise BROWN, qui a salué l’implication du gouvernement centrafricain à ce Forum qui fait suite à celui tenu à Douala au mois d’octobre 2021, dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine lancé le 18 juin 2019 par le Secrétaire général, Antonio Guterres.  Car, selon elle, « les discours de haine sont un ennemi de la population car ils fragilisent la paix et le développement ».

Dans son mot d’ouverture, le ministre de la Communication et des Médias, Serge Ghislain DJORI, a fait savoir que le gouvernement et la communauté médiatique centrafricains sont heureux d’accueillir ce Forum dans ce pays en situation de post-conflit où les discours de haine font rage au sein des communautés, malgré les efforts consentis par notamment la dotation d’un Plan national de lutte contre les discours de haine. Serge Ghislain DJORI a formulé le vœu de l’organisation d’une rencontre à l’intention des ministres de communication des pays de la sous-région de l’Afrique centrale sur cette thématique.

Lors de la cérémonie de clôture, les entités des Nations Unies, organisatrices de ce Forum ont exprimé leur satisfaction de la Déclaration de Bangui et la pertinence des recommandations formulées.

La première phase du Forum régional de sensibilisation et de renforcement des capacités des médias et des organes de régulation de la communication sur la prévention des conflits liés aux discours de haine et la lutte contre ce phénomène en Afrique centrale a eu lieu du 26 au 29 octobre 2021 à Douala, la capitale économique du Cameroun. D’autres Forums sont prévus notamment en mai 2022 à N’Djaména (Tchad) regroupant les responsables des organes de régulation d’Afrique centrale,  suivi du  troisième Forum mobilisant  toutes les parties prenantes et  prévu en  juin 2022  à Kinshasa (RDC). Les Forums de Bangui (RCA), N’Djaména (Tchad) et Kinshasa (RDC) permettront de poursuivre les réflexions sur les sujets spécifiques identifiés lors du Forum de Douala.

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