Source: World Council of Churches (WCC) |

La Conférence sur la mission débute en Tanzanie dans un profond esprit de partage

Mme Agnes Abuom, première femme et première Africaine présidente de l’histoire du Conseil œcuménique des Églises, membre de l’Église anglicane du Kenya, a souhaité la bienvenue à tous pendant le service d’ouverture

L’Église, notamment dans le contexte africain, doit servir de ressource missionnaire à toutes les personnes vivant à la périphérie de leur société

ARUSHA, Tanzanie, 12 mars 2018/APO Group/ --

La très attendue Conférence mondiale sur la mission et l’évangélisation s’est ouverte le 8 mars à Arusha, en Tanzanie, avec des rythmes africains, près d’un millier de participant-e-s, des témoignages et un esprit de partage qui donne le ton pour le reste de la semaine.

Organisée par le Conseil œcuménique des Églises (COE) sur le thème « Agir selon l’Esprit: appelés à être des disciples transformés », la conférence réunit des personnes mandatées par les Églises traditionnelles, protestantes, orthodoxes, catholique romaine, évangéliques, pentecôtistes et d’institution africaine.

Mme Agnes Abuom, première femme et première Africaine présidente de l’histoire du Conseil œcuménique des Églises, membre de l’Église anglicane du Kenya, a souhaité la bienvenue à tous pendant le service d’ouverture. « La Conférence mondiale sur la mission et l’évangélisation, dont le thème est “Agir selon l’Esprit: appelés à être des disciples transformés », s’inscrit dans le cadre général des célébrations du 70e anniversaire du COE organisées à travers le monde par la communauté œcuménique des Églises, a-t-elle expliqué. Nous aborderons de ce fait le thème de cette conférence dans un contexte de célébration, de commémoration et de lamentation.»

« Avec gratitude envers Dieu Tout-Puissant, nous faisons mémoire de la vision des ancêtres, hommes et femmes, du mouvement œcuménique; de leur engagement, de leur courage et de leur détermination à poursuivre l’appel à l’unité des Églises et à l’unité de l’humanité à une époque de l’Histoire où le monde était divisé et dévasté par la guerre, peuplé de communautés fracturées et de relations rompues », a-t-elle souligné.

Dans son allocution d’ouverture, le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE, a relevé que cette conférence était une étape importante dans l’histoire moderne de l’Église: « Je crois que Dieu nous rappelle, particulièrement à notre époque, quelle est la force de la mission de l’Église. C’est l’amour de Dieu, exprimé dans l’amour de Jésus-Christ à travers sa vie, sa crucifixion et sa résurrection, apportant au monde le salut et la réconciliation. Nous devrions être marqués par les paroles de l’apôtre Paul: “L’amour du Christ nous étreint” (2 Co 5,14).»

« De nos jours », a-t-il ajouté, « lorsque nous réfléchissons au chemin sur lequel nous entraîne l’Esprit en tant que disciples de Jésus-Christ aujourd’hui et demain, nous nous voyons dans un monde qui a soif de paix et de justice, d’une humanité vivant de manière unie dans la création vulnérable de Dieu. »

L’oratrice principale, la pasteure Mutale Mulenga-Kaunda, chercheuse postdoctorale à l’Université du KwaZulu-Natal, s’est dite honorée d’assister à cette rencontre œcuménique, d’autant plus qu’elle s’ouvrait le jour de la Journée internationale de la femme.

Après avoir relaté ses luttes, sa conversion et ses espérances personnelles, la pasteure Mulenga-Kaunda a évoqué la perspective africaine singulière que partageront les personnes assistant à la conférence. « J’ai lutté, avec des prières qui semblaient rester sans réponse. Je me suis débattue pour comprendre comment l’Esprit vivificateur de Dieu guiderait mon chemin vers un avenir inconnu », a-t-elle confié.

« La nature même des peuples africains est œcuménique, a-t-elle ajouté », « car nous passons facilement d’une conception autochtone/traditionnelle du monde à une vision islamique et chrétienne afin de trouver un sens à la vie et à la mort. […] L’Église, notamment dans le contexte africain, doit servir de ressource missionnaire à toutes les personnes vivant à la périphérie de leur société et cherchant à vaincre les forces qui transmettent la mort. »

Les réactions à cette intervention ont montré que le récit de Mme Mulenga-Kaunda avait donné de la profondeur au thème de la conférence, instaurant des échanges intenses.

Le pasteur Upolu Lumā Vaai, directeur du département de théologie à la Faculté de théologie du Pacifique (Pacific Theological College) des Fidji, a expliqué que nous étions censés exister dans une maison éco-relationnelle. « Dans cette maison, a-t-il précisé, malgré nos différences de race, de genre et d’identité, nous sommes tous diversement reliés par une “référence écologique”. »

Le théologien argentin et professeur émérite Néstor O. Míguez s’est félicité que la contribution de la pasteure Mulenga-Kaunda nous permette de percevoir comment la vie nous prépare à la mission. « La sagesse que l’on peut glaner dans ces récits ainsi que la sagesse acquise par une réflexion critique guidée par l’Esprit de Dieu constituent la force indispensable d’une condition de disciple transformatrice », a-t-il ajouté.

Dans un message vidéo adressé à la conférence, le patriarche œcuménique Bartholomée Ier a déclaré: « Malgré toutes les difficultés passées et les épreuves endurées par le continent africain, nous nous trouvons aujourd’hui entourés par une communauté africaine dynamique qui danse et qui chante dans la joie de la résurrection et qui va de l’avant au rythme de l’Esprit Saint dans une célébration de l’émancipation de l’humanité. »

Mgr Brian Farrell, secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, a présenté le message du pape François à la conférence mondiale sur la mission et l’évangélisation: « Votre conférence se déroule en Tanzanie, sur le continent africain. Ayant entendu la Bonne Nouvelle, l’Afrique proclame la Parole de la façon qui lui est propre: dans une solidarité joyeuse avec toutes et tous, en particulier celles et ceux qui vivent dans les périphéries; dans la richesse de ses valeurs familiales; et dans son engagement à sauvegarder la création. En particulier, les jeunes d’Afrique, sous l’impulsion de l’Esprit, peuvent être les “disciples transformés” qui pourront ensuite contribuer à “transformer le monde” par la vérité, la justice et l’amour. »

Enfin, dans un message vidéo adressé à la conférence, l’archevêque de Cantorbéry Justin Welby a déclaré que l’importance de la mission et de l’évangélisation dans le monde ne faisait aucun doute. «Tout le monde parle de transformation, a-t-il observé. Je sais, dans ma propre vie, que la plus grande transformation consiste à naître de nouveau. C’est la vérité. C’est le mouvement du Saint Esprit qui agit ainsi. Nous sommes faits pour être les personnes que Dieu veut que nous soyons.»

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