Source: Office of the UN High Commissioner for Human Rights (OHCHR) |

Des experts de l'ONU exhortent le Burundi à libérer un militant pacifique des droits de l'homme condamné à 32 ans de prison

M. Rukuki a été arrêté en juillet 2017 pour son travail avec l'organisation ACAT-Burundi - une organisation chrétienne qui fait campagne contre la torture

Nous appelons les autorités à annuler la condamnation de M. Rukuki et à le libérer immédiatement

GENEVA, Suisse, 9 mai 2018/APO Group/ --

Des experts des droits de l'homme de l'ONU appellent les autorités burundaises à libérer immédiatement un éminent défenseur des droits de l’homme, Germain Rukuki, condamné à 32 ans de prison par la Haute Cour de Ntahangwa, pour son travail avec les organisations de la société civile.

M. Rukuki a été arrêté en juillet 2017 pour son travail avec l'organisation ACAT-Burundi - une organisation chrétienne qui fait campagne contre la torture. Il a été condamné le 3 avril 2018 alors qu'il comparaissait devant un tribunal pour rébellion, atteinte à la sûreté de l'Etat, participation à un mouvement insurrectionnel et attaque du chef de l'Etat, entre autres chefs d’accusation.

De nombreuses irrégularités et vices de procédure ont été signalés lors de son procès. Parmi eux, ses avocats n'ont pas eu accès à l'audience ou à son dossier, le procès a été instruit de manière expéditive, tenu à huis clos, et pratiquement aucune preuve n'a été présentée par l'accusation, à l'exception de certains documents qu'il a été forcé de signer.

"Nous appelons les autorités à annuler la condamnation de M. Rukuki et à le libérer immédiatement. Nous les exhortons également le Gouvernement à cesser d'entraver le travail de la société civile et à permettre aux défenseurs des droits de l'homme de s'exprimer librement et sans crainte ", ont déclaré les experts.

La peine a été prononcée dans le cadre d'une vaste campagne de répression contre les défenseurs des droits de l’homme au Burundi. Beaucoup d'entre eux, ainsi que les organisations de la société civile, ont été victimes de harcèlement par les autorités depuis 2015, lorsqu'un mouvement de masse a émergé pour protester contre la tentative du Président Nkurunziza sortant de se représenter pour un troisième mandat.

"Nous sommes extrêmement inquiets que ce verdict sévère ne soit pas un cas isolé. Au cours des dernières années, la chasse aux sorcières menée par les autorités contre les voix dissidentes, a conduit de nombreux défenseurs des droits humains et journalistes à fuir le Burundi et a dissuadé la société civile de mener leurs activités", ont conclu les experts.

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