Source: Food and Agriculture Organization (FAO) |

Afrique : Les ministres de l’agriculture invités à lutter contre le chômage des jeunes en milieu rural

Promouvoir l’agriculture durable et le développement rural peut contribuer à relever le défi

ROME, Italie, 3 juillet 2017/APO/ --

«Le chômage des jeunes devrait figurer au cœur de toutes les stratégies destinées à relever les défis économiques et démographiques inhérents au continent africain», a déclaré M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, depuis le siège de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture qui servait de cadre à une réunion conjointe entre l'Union européenne et l'Union africaine.

En 2014, près de 11 millions de jeunes africains ont fait leur entrée sur le marché du travail. Nombre d'entre eux ne voient pourtant que très peu d'opportunités dans le secteur agricole et sont limités par le manque de compétences, les faibles salaires et un accès restreint à la terre et aux services financiers. Tous ces éléments tendent à favoriser l'exode rural.

«Favoriser l'agriculture durable et le développement rural est essentiel afin d'absorber ces millions de jeunes à la recherche d'un travail», a indiqué M. José Graziano da Silva. «C'est en impliquant totalement les jeunes que nous serons en mesure de parvenir à un monde durable. Ils doivent se sentir intégrés et croire en la possibilité d'un monde pacifique et prospère», a-t-il ajouté.

La réunion, qui se déroule sur une journée, a été co-organisée par la Commission de l'Union africaine, la Commission européenne et la Présidence estonienne du Conseil européen. Plusieurs ministres de l'agriculture des Etats membres de l'Union africaine et de l'Union européenne y ont assistés.

L'objectif était d'élaborer une stratégie commune afin de générer des emplois durables et inclusifs pour la jeunesse africaine dans le secteur rural.

Une solution en cinq étapes

Le Directeur général de la FAO a présenté cinq étapes qui permettront d'impliquer la jeunesse dans l'agriculture et dans le processus de développement rural. Il s'agira tout d'abord d'améliorer la participation des jeunes et leur encadrement au sein des organisations de producteurs et des autres institutions rurales afin de les autonomiser et de les faire davantage participer au dialogue politique.

Il sera ensuite question de stimuler les investissements dans le secteur privé afin de créer un secteur agricole moderne et dynamique et des chaînes de valeur, mais aussi de construire les infrastructures nécessaires aux investissements agricoles. S'en suivra la nécessité de fournir aux zones rurales de meilleurs services tels que l'électricité, l'éducation et la santé.

La quatrième étape consistera à renforcer les liens physiques, économiques, sociaux et politiques entre les petits centres urbains et les zones rurales environnantes. Enfin, il s'agira d'investir davantage dans les Technologies de l'information et de la communication (TIC), en mesure d'améliorer l'efficacité de certains travaux agricoles et de faciliter l'accès aux marchés, aux informations et aux opportunités commerciales.

Le travail de la FAO en faveur des jeunes

La FAO soutient la mise en œuvre de nombreux programmes ciblant les jeunes en milieu rural. L'Ouganda, par exemple, a adopté la méthode des Ecoles pratiques d'agriculture et de vie pour les jeunes de la FAO, financées par la Norvège, la Suède et la Belgique. Ce programme, simple mais efficace, enseigne aux enfants vulnérables et aux jeunes les rudiments de l'agriculture et des techniques de gestion.

Au Nigéria, la FAO contribue à l'élaboration d'un plan appelé Programme national pour l'emploi des jeunes dans l'agriculture, tandis que l'Organisation et le NEPAD ont uni leurs forces en vue d'accroître les opportunités commerciales et d'emploi pour les jeunes en milieu rural, au Bénin, au Cameroun, au Malawi, et au Niger, grâce à une subvention de 4 millions de dollars octroyée par le Fonds fiduciaire de solidarité africain.

Les conclusions de la rencontre seront présentées lors du Sommet Afrique-UE, en novembre, et permettront d'orienter les prochains travaux de la Commission européenne et de la Commission de l'Union africaine.  

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