La plupart des Africains sont favorables au vivre-ensemble même s’ils ont du mal à établir une relation de confiance entre les ethnies, comme le montre le dernier Profil Panafricain (http://apo-opa.co/4gl1zTi) d'Afrobarometer (www.Afrobarometer.org).

Basé sur des données recueillies dans 33 pays africains entre 2021 et 2023, ce nouveau rapport révèle que la plupart des citoyens n'ont aucune objection à vivre à côté de personnes d’origines ethniques différentes et acceptent les mariages interethniques au sein de leur propre famille. Cependant, nombreux sont ceux qui expriment un faible niveau de confiance envers les personnes d’autres groupes ethniques ainsi qu’envers les personnes d’autres religions et envers les personnes extérieures aux réseaux familiaux et communautaires.

Le rapport montre également que les Africains ont tendance à privilégier leur identité nationale par rapport à leur identité ethnique ou à se sentir attachés aux deux. Seule une petite minorité d’entre eux accordent la priorité à leur identité ethnique. Mais un nombre croissant de citoyens déclarent que leur gouvernement traite les membres de leur groupe ethnique de manière injuste.

Résultats clés

• En moyenne, à travers 33 pays sondés en 2021/2023, deux Africains sur 10 (21%) déclarent faire « beaucoup confiance » aux personnes d’autres groupes ethniques, tandis que 36% leur font « partiellement confiance » (Figure 1).
• Mais pas moins de neuf citoyens sur 10 n’ont aucune objection à vivre à côté de personnes d’origines ethniques différentes (90%) (Figure 2) et sont ouverts aux mariages interethniques au sein de leur propre famille (89%) (Figure 3).
• Quatre Africains sur 10 (41%) se sentent plus attachés à leur identité nationale qu'à leur identité ethnique, contre seulement 14% qui privilégient leur identité ethnique par rapport à leur identité nationale ; 45% sont attachés aux deux à parts égales (Figure 4).

• Une écrasante majorité (92%) des Mauritaniens se sentent avant tout attachés à leur identité nationale, suivis par 79% en Guinée et 69% au Congo-Brazzaville. Une majorité de répondants se situent dans cette position dans huit pays.
• Les majorités sont également attachées aux deux identités dans 11 pays, avec en tête les Libériens (71%), les Ghanéens (67%), les Ougandais (67%) et les Botswanais (65%).
• Se déclarer avant tout attaché à son identité ethnique est une position minoritaire dans tous les pays, atteignant un maximum d’environ un répondant sur quatre seulement dans trois pays : le Nigéria (27%), l’Afrique du Sud (26%) et l’Ethiopie (24%).

• Dans les 25 pays sondés de manière régulière depuis le Round 5 (2011/2013), on observe une baisse de 12 points de pourcentage du nombre de personnes qui s’identifient principalement à leur identité nationale, tandis qu’une augmentation de 8 points de pourcentage du nombre de personnes qui s’identifient de manière égale aux deux identités a été observée. On observe également une légère augmentation – de 4 points – de la préférence pour l’identité ethnique, même si celle-ci reste minoritaire (Figure 5).
• Quatre Africains sur 10 (41%) affirment que les membres de leur groupe ethnique sont « parfois », « souvent » ou « toujours » traités injustement par leur gouvernement en raison de leur appartenance ethnique. A travers 25 pays, les perceptions de discrimination ethnique ont augmenté de 8 points de pourcentage depuis 2016/2018 (Figure 6).

L'enquête Afrobarometer

Afrobarometer est un réseau panafricain et non-partisan de recherche par sondage qui produit des données fiables sur les expériences et appréciations des Africains, relatives à la démocratie, à la gouvernance et à la qualité de vie. Neuf rounds d’enquêtes ont été réalisés dans un maximum de 42 pays depuis 1999. Les enquêtes du Round 9 (2021/2023) couvrent 39 pays.

Les partenaires nationaux d’Afrobarometer réalisent des entretiens en face à face dans la langue de choix du répondant avec des échantillons représentatifs au niveau national qui produisent des résultats nationaux avec des marges d'erreur de +/-2 à +/-3 points de pourcentage à un taux de confiance de 95%.