Source: United Nations Conference on Trade and Development (UNCTAD) |

Les touristes africains sont en passe de devenir le moteur du tourisme en Afrique, selon un rapport de la CNUCED

Pendant les dix prochaines années, 11,7 millions d’emplois devraient être créés en Afrique grâce à la croissance persistante du tourisme

Le tourisme est un secteur en plein essor qui représente plus de 21 millions d’emplois (soit un emploi sur 14) sur le continent

GENEVA, Suisse, 6 juillet 2017/APO/ --

En Afrique, 4 touristes internationaux sur 10 sont africains, selon le nouveau Rapport 2017 de la CNUCED sur le développement économique en Afrique, intitulé Le tourisme au service d’une croissance transformatrice et inclusive. En Afrique subsaharienne, ce sont deux touristes sur trois qui sont originaires du continent. Les données sur lesquelles s’appuie cette importante conclusion montrent que contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce sont les Africains qui tirent de plus en plus la demande touristique en Afrique.
 

Le tourisme est un secteur en plein essor qui représente plus de 21 millions d’emplois (soit un emploi sur 14) sur le continent. Ces vingt dernières années, l’Afrique a affiché une croissance dynamique ; chaque année pendant la période 1995-2014, le nombre d’arrivées de touristes internationaux a augmenté de 6 % et les recettes touristiques de 9 %.

Le Rapport de la CNUCED encourage les pays africains à tirer parti du dynamisme du secteur touristique afin de le mettre au service d’une croissance transformatrice et inclusive.

Le Rapport présente et compare des données relatives à deux périodes distinctes, à savoir 1995-1998 et 2011-2014, et montre que le nombre d’arrivées de touristes internationaux en Afrique est passé de 24 millions à 56 millions. Les recettes d’exportation du tourisme ont plus que triplé, passant de 14 milliards de dollars à près de 47 milliards de dollars. Ainsi, le tourisme représente maintenant environ 8,5 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique.

Le premier Plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine vise à doubler la contribution du tourisme au PIB de l’Afrique. La réalisation de cet objectif exige une croissance plus rapide et plus importante du secteur du tourisme.

« Le tourisme est un secteur dynamique qui dispose d’un extraordinaire potentiel en Afrique. Bien géré, ce secteur peut largement contribuer à la diversification et faciliter l’inclusion des communautés vulnérables », a affirmé le Secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi.

Pour mettre le potentiel du tourisme intrarégional au service de la croissance économique du continent, les gouvernements africains devraient prendre des mesures pour libéraliser les transports aériens, promouvoir la libre circulation des personnes, garantir la convertibilité des monnaies et, surtout, reconnaître la valeur du tourisme africain et l’intégrer dans leurs plans. Ces mesures stratégiques peuvent produire des effets assez rapides et concrets. Au Rwanda, la suppression, en 2011, des formalités de visa pour les membres de la Communauté d’Afrique de l’Est a contribué à la hausse du nombre de touristes intrarégionaux, qui est passé de 283 000 en 2010 à 478 000 en 2013.

La relation mutuellement bénéfique entre la paix et le tourisme figure parmi les autres thèmes importants abordés dans le rapport. La paix est bien évidemment essentielle au tourisme. Le fait qu’une région semble instable peut suffire à dissuader les touristes de s’y rendre et avoir, pendant longtemps, des répercussions économiques désastreuses. Toutefois, la perception d’un danger ne correspond pas toujours à la réalité.

L’épidémie d’Ebola qui a éclatée en 2014 en Afrique de l’Ouest a coûté très cher à l’Afrique tout entière du point de vue du nombre de touristes et des recettes touristiques. Bien que cette épidémie ait touché un nombre relativement faible de pays situés dans la partie occidentale du continent, le nombre d’arrivées de touristes et de réservations a baissé dans des pays qui n’étaient pas concernés par l’épidémie, tels que l’Afrique du Sud et la République-Unie de Tanzanie.

Le Rapport indique que l’instabilité politique peut avoir des répercussions très importantes et persistantes sur l’économie. En Tunisie par exemple, en 2009-2011, l’instabilité politique a entraîné une baisse du montant total des recettes du tourisme de 27 % en moyenne, le faisant passer de 3,5 milliards de dollars en 2009 à 2,5 milliards de dollars en 2011.

Pour assurer la croissance du tourisme en Afrique, il est capital que les gouvernements africains et les institutions régionales règlent les problèmes de sûreté et de sécurité et répondent rapidement aux crises. Il est également indispensable de promouvoir des stratégies permettant d’améliorer l’image que les médias du monde entier donnent de l’Afrique si l’on veut garantir la reprise du secteur après un conflit ou une période marquée par des troubles politiques.

Pendant les dix prochaines années, 11,7 millions d’emplois devraient être créés en Afrique grâce à la croissance persistante du tourisme. En outre, lorsque le secteur est florissant, les femmes prospèrent. En Afrique, plus de 30 % des entreprises touristiques sont dirigées par des femmes; et 36 % des ministres du tourisme du continent sont des femmes, ce qui représente le pourcentage le plus élevé au monde.

En créant des liens solides entre les secteurs du tourisme, de l’agriculture et de l’infrastructure, l’écotourisme et les segments médical et culturel du marché touristique peuvent favoriser la diversification vers des activités à plus forte valeur ajoutée et permettre une répartition plus large des revenus. Pour exploiter ce potentiel, les gouvernements africains devraient adopter des mesures visant à favoriser l’approvisionnement local, encourager les entités locales à participer à la chaîne de valeur touristique et stimuler le développement de l’infrastructure. S’il bénéficie de ces investissements pérennes, le secteur du tourisme pourrait sortir des millions de personnes de la pauvreté tout en contribuant à la paix et à la sécurité de la région.

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