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Source: Mercy Ships |

Une collaboration nécessaire pour l’avenir des soins chirurgicaux en Afrique (Par Dr Walt Johnson)

Le continent africain souffre du plus faible taux d’accès à la chirurgie au monde car de nombreux hôpitaux ne disposent pas des infrastructures de base

Je crois que les soins de santé sont un droit humain fondamental ; personne ne devrait souffrir ou mourir de maladies curables

KIGALI, Rwanda, 28 octobre 2024/APO Group/ --

Par Dr Walt Johnson, Responsable national et international du plaidoyer, Mercy Ships (www.MercyShips.Africa).

Le mois dernier, 40 ministres africains de la Santé ont signé d'importants accords lors du Forum panafricain sur les soins chirurgicaux (PASHeF) au Rwanda. Ces accords constituent un grand pas en avant pour rendre les soins chirurgicaux accessibles à un plus grand nombre de personnes en Afrique. Dans un avenir proche, l'objectif est de les faire adopter officiellement par l'Union Africaine (UA). Mercy Ships, l'Université pour l'Equité de la Santé Mondiale (UGHE-University of Global Health Equity), le ministère rwandais de la Santé et Smile Train ont entrepris ce parcours ensemble - pour soutenir et accueillir la récente réunion du PASHeF. 

Le Dr Walt Johnson explique pourquoi ces efforts sont essentiels et pourquoi la collaboration est vitale pour sauver des vies. 

Lorsque l'on évoque les crises sanitaires mondiales, il est courant de penser aux maladies infectieuses telles que le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme. Pourtant, la réalité est différente : selon la Commission Lancet sur la Chirurgie dans le monde, près de cinq fois plus de personnes meurent chaque année du manque d'accès aux soins chirurgicaux et à l'anesthésie que de ces trois maladies réunies.

Il s'agit d'une crise silencieuse. Le continent africain souffre du plus faible taux d’accès à la chirurgie au monde car de nombreux hôpitaux ne disposent pas des infrastructures de base telles que l'eau courante et l'électricité, et très peu de chirurgiens et d'anesthésistes sont disponibles. En outre, les conditions d’accès des patients aux établissements médicaux sont souvent difficiles, en raison du manque de moyens de transport. Et s'ils y parviennent, beaucoup d'entre eux ne peuvent pas se permettre de se faire soigner ou n'ont pas la sécurité financière nécessaire pour couvrir les frais.

Avec d'autres partenaires, j'ai récemment eu le privilège d'accueillir le deuxième événement PASHeF à Kigali, au Rwanda. Ce rassemblement de responsables de la santé de tout le continent - réunissant pas moins de 40 Ministères de la Santé - n'était pas une simple réunion. Il s'agissait d'une étape cruciale pour transformer l'avenir des soins chirurgicaux en Afrique. Nous n'étions pas là pour parler de façon abstraite ; nous étions là pour élaborer un plan concret afin que les engagements pris l'année dernière se traduisent par des changements tangibles sur le terrain.

Pourquoi est-ce si important ? Parce que la chirurgie peut sauver des vies. Privés d’opérations, des millions d'Africains vivent avec des problèmes de santé qui pourraient être traitées. Le manque d'accès à la chirurgie n'affecte pas seulement les patients individuels, mais aussi des communautés entières.

Une mère qui n'a pas les moyens de faire opérer la fente labiale de son bébé risque de le perdre parce qu’il ne pourra pas se nourrir correctement. Un enseignant qui n'a pas les moyens de financer le traitement d'une grosse tumeur au visage perd son emploi et ses revenus, avec les conséquences désastreuses qui en découlent (lire l'histoire d'Auguste) (https://apo-opa.co/3YkwaJP). L'effet boule de neige est énorme, il est donc temps d’aborder le sujet des soins chirurgicaux comme une prestation médicale essentielle.

Une feuille de route pour le changement

Les discussions du PASHeF se sont concentrées sur la préparation d'une feuille de route pour concrétiser les déclarations consensuelles approuvées précédemment. Celles-ci définissent des priorités claires, comme l'augmentation des budgets de santé, le développement des programmes de formation en chirurgie, l'amélioration des infrastructures et l'élaboration de politiques nationales de santé centrées sur les soins chirurgicaux et anesthésiques.

L’importance de ce document doit être comprise et acceptée. Avec le soutien des gouvernements, il sera présenté à l'Union Africaine pour une adoption formelle, ce qui pourrait changer la donne car une fois adopté, il servira de base à des progrès réels et mesurables.

Afin de poursuivre ce travail, une structure de gouvernance a été mise en place pour le PASHeF. L'objectif est d'organiser des réunions annuelles qui permettront d'améliorer les soins chirurgicaux, de partager les succès, et de suivre et d’évaluer les progrès. Ce cadre garantira la responsabilisation, qui a souvent fait défaut dans les efforts précédents pour lutter contre les disparités en matière de soins de santé.

Pourquoi la collaboration est-elle cruciale ?

Parce qu'on ne parle pas seulement de politiques ou de réunions ici, mais surtout de personnes. Il s'agit de s'assurer que l'enseignant, la mère et l'enfant ont accès à une chirurgie abordable et salutaire lorsqu'ils en ont besoin. Il s'agit de donner de l'espoir aux laissés pour compte par des systèmes de soins de santé à bout de souffle. Il s'agit de sortir des communautés entières de la souffrance et de leur offrir un avenir où la chirurgie n'est pas un luxe, mais un droit.

C'est pourquoi la collaboration internationale est vitale. Les problèmes auxquels nous sommes confrontés dans le domaine de la santé mondiale sont trop importants pour qu'une organisation, un gouvernement ou une institution puisse les résoudre seul. Des forums comme le PASHeF sont indispensables pour favoriser le dialogue, la coopération et l'engagement commun, inspirer l'action et susciter le changement.

Je suis rempli d'espoir et de détermination pour aller de l’avant. Grâce aux engagements renouvelés des ministères africains de la Santé, à la collaboration de l'UGHE et du ministère rwandais de la Santé, ainsi qu’à l'expertise de terrain de Mercy Ships et de Smile Train, nous sommes sur la bonne voie pour rendre les soins chirurgicaux en Afrique plus accessibles, plus abordables et plus équitables.

La vie de millions de personnes en dépend et, ensemble, nous veillons à ce que ces vies soient sauvées.

Pour moi, il ne s'agit pas seulement d'une mission professionnelle, mais aussi d'une mission personnelle. Je crois que les soins de santé sont un droit humain fondamental ; personne ne devrait souffrir ou mourir de maladies curables. Il est temps de construire un avenir où la chirurgie sera accessible à tous. Nous sommes fiers de faire partie de ce mouvement et de faire de cette vision en réalité.

Distribué par APO Group pour Mercy Ships.