Source: United Nations Office at Geneva (UNOG) |

Le conseil des droits de l'homme se penche sur la situation des droits de l'homme en République centrafricaine et au Mali

GENEVA, Suisse, 21 mars 2017/APO/ --

Le Conseil des droits de l'homme a commencé, ce matin, l'examen des questions liées à l'assistance technique et au renforcement des capacités en entendant les exposés de l'Experte indépendante sur la situation des droits l'homme en République centrafricaine et de l'Expert indépendant sur la situation des droits de l'homme au Mali, avec lesquels il a eu des débats séparés.  
 

Dans une mise à jour orale, Mme Marie-Thérèse Keita-Bocoum, Experte indépendante sur la situation des droits de l'homme en République centrafricaine, a constaté que, depuis sa dernière visite en juin 2016, le Gouvernement, avec l'appui de ses partenaires, avait fait des avancées significatives dans l'élaboration d'un cadre législatif et institutionnel, avec notamment l'adoption de lois organiques, l'accession à des conventions internationales relatives aux droits de l'homme, l'adoption d'un plan de relèvement et la nomination d'un procureur de la Cour pénale spéciale. L'Experte indépendante a souligné cependant que la situation demeurait fragile et que les avancées institutionnelles et législatives devaient être consolidées au plus vite par des actions tangibles en matière de rétablissement de la sécurité et de l'autorité de l'État, de démobilisation et désarmement, de lutte contre l'impunité et de réconciliation nationale – au péril de «voir les populations se faire justice elles-mêmes et le cycle de violence recommencer».

Au cours du débat qui a suivi la mise à jour orale de Mme Keita-Bocoum, plusieurs pays* et organisations non gouvernementales** ont salué la tenue, l'an dernier, d'élections libres, transparentes et crédibles en République centrafricaine. Toutefois, une majorité d'intervenants s'est inquiétée de la dégradation de la situation humanitaire et sécuritaire dans le pays. Plusieurs orateurs, à commencer par la délégation centrafricaine elle-même, ont regretté le sous-financement des programmes humanitaires destinés à la République centrafricaine.  

M. Suliman Baldo, Expert indépendant sur la situation des droits de l'homme au Mali, y a noté une évolution positive ces derniers mois, avec l'installation des autorités à Kidal, à Gao et à Menaka.  Cependant, la situation sécuritaire dans le nord et le centre du Mali reste extrêmement volatile, comme en témoigne le nombre très élevé de fermetures d'école dans les zones affectées, a précisé M. Baldo. Les civils y sont exposés à d'énormes risques, du fait des groupes armés et extrémistes qui s'en prennent tant aux civils qu'aux autorités maliennes et aux forces internationales. Quant à la riposte du Gouvernement malien et des forces internationales, elle ne respecte pas toujours les normes internationales en matière de droits de l'homme dans la lutte contre le terrorisme, a observé l'Expert indépendant. Il a cependant salué les progrès du Mali dans le domaine de la justice transitionnelle et s'est félicité de l'appui et de la solidarité dont la communauté internationale fait preuve aux côtés du Mali.  

S'exprimant suite à la présentation de M. Baldo, de nombreux intervenants ont dit leur inquiétude quant au regain de tensions observable au Mali. La recrudescence des actes terroristes a été jugée particulièrement préoccupante par de nombreux orateurs alors que, comme l'avait relevé l'Expert indépendant, plusieurs groupes terroristes se sont récemment coalisés. Dans ce contexte, de nombreux appels ont été lancés pour l'application rapide de l'Accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger. Plusieurs États et représentants d'ONG ont cependant dénoncé les violations des droits de l'homme commises dans le cadre de la lutte antiterroriste au Mali.  

Le Conseil entame, à la mi-journée, un débat sur la situation des droits de l'homme à Haïti et en Lybie.

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