Source: Commission de l'océan Indien (COI) |

Gestion durable des récifs-La Commission de l’océan Indien renforce la surveillance des coraux aux Comores

EBENE, Maurice, 25 septembre 2015/APO (African Press Organization)/ --

« Observer pour mieux connaître et protéger ». La devise des volontaires Reef Check résume bien leur raison d’être. Une douzaine de techniciens Comoriens s’initient actuellement au protocole Reef Check, à Anjouan et dans les Grandes Comores, dans le cadre d’une formation organisée par le projet Biodiversité de la Commission de l’océan Indien (projet COI-Biodiversité) financé par l’Union européenne.


Le protocole Reef Check est une méthode simple et standardisée qui permet d’effectuer le suivi de l’état de santé des récifs coralliens, en complémentarité avec l’approche scientifique du Réseau mondial de surveillance des récifs coralliens (GCRMN).

Dispensée par l’Agence pour la recherche et la valorisation marines (ARVAM) de La Réunion, représentant régional Reef Check, la formation a débuté le 17 septembre et prendra fin ce 30 septembre. ?

Qu’est-ce que Reef Check ? 

Développé par l’écologiste marin Dr Gregor Hodgson en 1996, Reef Check est un programme accessible car il nécessite un minimum de connaissances scientifiques et naturalistes et peut être pratiqué dans les lagons peu profonds. Selon une procédure standardisée sur le plan international, Reef Check consiste à observer de manière régulière l’évolution de l’état de santé de récifs sentinelles. Ces observations sont réalisées par des bénévoles sous l’encadrement de scientifiques du milieu marin.

Il s’agit pour les volontaires d’explorer, en compagnie d’un scientifique, les zones récifales (lagons et/ou pentes externes), en apnée ou en plongée (selon la profondeur), sur une distance de 100 mètres. (Source : www.reefcheck.fr) 

Reef Check possède une Fondation basée aux Etats-Unis. Cet organisme non gouvernemental se consacre à la conservation des récifs coralliens tropicaux et des récifs rocheux californiens. Elle collecte des données grâce à une équipe de volontaires issus de 80 pays.

Le réseau régional récif corallien de la COI  et la Convention de Nairobi 

Le réseau récif des Comores fait partie intégrante du Réseau récifs coralliens de la COI créé à Nosy Be, Madagascar, en octobre 1997. Ce réseau a pour objectif de contribuer à la gestion durable de la biodiversité marine et côtière de la région, notamment à travers la conservation des récifs coralliens et de ses écosystèmes. 

Ce réseau régional de la COI s’intègre dans la « Regional Coral Reef Task Force », établie en 2011 par la Convention de Nairobi, qui regroupe également le réseau des pays de l’Afrique de l’Est (Tanzanie, Kenya, Mozambique, Somalie et Afrique du Sud).

La "Regional Coral Reef Task Force" constitue une plateforme d’échanges et de capitalisation des expériences en vue du renforcement des capacités de ses membres. De plus, elle permet de mettre en œuvre des projets conjoints innovants pour une gestion plus efficace et harmonisée des récifs coralliens dans tout le bassin occidental de l’océan Indien.

Une valeur économique de 7 milliards de dollars pour l’océan Indien

Les récifs coralliens jouent un rôle fondamental dans la protection des littoraux, notamment contre les effets du changement climatique. Ils participent également à l’attrait touristique des îles tropicales. Ce faisant, la valeur économique des récifs du sud-ouest de l’océan Indien est estimée à quelque 7 milliards de dollars (tourisme, pêche, alimentation, atténuation des effets du changement climatique…). 

Au niveau écologique, les récifs sont caractérisés par une riche biodiversité renfermant environ 25% des espèces marines connues. Le bassin occidental de l’océan Indien concentre à lui seul 15% des récifs mondiaux. 
Il reste que le réchauffement climatique constitue  une menace qui pèse fortement sur les récifs. Les dégâts sont énormes et en constante évolution : blanchiment des coraux, acidification des océans et bien sûr destruction progressive de la biodiversité marine.

La surpêche, la pollution, le développement de l’aquaculture, le développement côtier et les activités touristiques excessives à proximité des récifs sont également responsables de la détérioration des écosystèmes récifaux. Sur les 110 pays dans lesquels se trouvent les récifs, 30% sont aujourd’hui très dégradés, notamment dans l’océan Indien, et 30% de plus seront menacés d’ici 2020 (source : manuel de suivi des récifs coralliens – îles du sud-ouest de l’océan Indien – Commission de l’océan Indien, juin 2014). Au final, la santé des coraux est un enjeu écologique et économique d’importance.

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