Source: U.S. Department of State |

Extraits du point presse avec la coordinatrice de U.S. Global AIDS et représentante spéciale américaine des services diplomatiques des États-Unis d’Amérique chargés de la santé mondiale (Global Health Diplomacy), Madame l’ambassadrice Deborah L. Birx, Docteur en médecine

21ème conférence internationale sur le SIDA

L’objectif principal de DREAMS est de créer un avenir différent pour les jeunes femmes en adoptant une approche multisectorielle

DURBAN, Afrique du Sud, 22 juillet 2016/APO/ --

Au cours de ces cinq dernières années, les scientifiques sud-africains et les Instituts américains de la santé (NIH) nous ont communiqué en amont des informations au sujet de leurs recherches. En amont, c’est-à-dire avant que lesdites recherches ne soient formatées en résumés, posters et autres présentations. C’est sur la base de leurs informations et de l’incidence du taux important d’infections constatées auprès des jeunes femmes que nous avons réellement mis sur pied le programme DREAMS, grâce aux informations issues des études soutenues par les NIH ici en Afrique du Sud, car elles définissent réellement (et vous en saurez plus sur cette présentation demain) quelles sont les filles les plus à risque, pourquoi elles courent un risque, qui sont leurs partenaires sexuels et comment nous pouvons changer l’avenir de ces jeunes femmes.

Il y a environ six ans, le Secrétaire d’État Kerry, ou plutôt la Secrétaire d’État Clinton à l’époque, a lancé ce que nous appelons les initiatives contre la violence envers les enfants. Nous avons débuté avec des études sur le terrain. Nous avions commencé avec une ou deux, nous en sommes à onze aujourd’hui, et un total de dix-sept sont planifiées d’ici les douze à vingt-quatre mois à venir. Ces études nous ont permis de comprendre, outre la forte incidence que nous observions, l’importance du niveau des violences sexistes, où entre vingt-cinq et trente-cinq pour cent des premières relations sexuelles des jeunes femmes sont des agressions sexuelles ou des viols.

Nous avons donc interrogé ces jeunes femmes, nous leur avons posé des questions sur les violences sexuelles dont elles ont été victimes, sur leur expérience de vie. Ces femmes étaient âgées de vingt-quatre ans et leur expérience personnelle quant aux violences sexuelles approchait les cinquante pour cent dans tous les pays que nous avons étudiés, que ce soit à Haïti, au Zimbabwe ou en Zambie. Alors l’abréviation en anglais – DREAMS – déterminées, fortes, responsables, libérées du SIDA, parrainées, jeunes et en sécurité.  S’il vous plaît, venez au stand DREAMS, et s’il vous plaît, engagez le dialogue avec les jeunes femmes pour réellement comprendre les facteurs qui les mettent en péril.

L’objectif principal de DREAMS est de créer un avenir différent pour les jeunes femmes en adoptant une approche multisectorielle. Je le répète, les études menées dans l’Afrique australe démontrent sans l’ombre d’un doute que l’éducation et le maintien dans un système éducatif revêtent une importance capitale pour une réduction de plus de trente pour cent de l’incidence ou de la prévalence du virus VIH chez les femmes.

Dès lors, en tenant compte de toutes ces données concernant les violences sexuelles et de la nécessité de réellement changer l’image des jeunes femmes dans les communautés, nous nous sommes associés à la Fondation Bill and Melinda Gates, Girl Effects, ViiV Healthcare, Johnson and Johnson et Gilead pour unir nos forces en nous appuyant sur les meilleures connaissances scientifiques, les relations communautaires et surtout les voix des jeunes femmes, non seulement en écoutant ce qu’elles ont à dire, mais avant tout en leur faisant jouer un rôle actif dans la solution à élaborer pour s’attaquer à ce problème. Le résultat : une enveloppe de 385 millions de dollars.

Cependant, après analyse, nous avions l’impression que les communautés pouvaient encore fournir plus d’efforts. Ainsi, nous annonçons cette semaine les vainqueurs de la proposition à 85 millions de dollars, dont cinquante pour cent n'ont jamais reçu de dollars PEPFAR (le plan d’aide d’urgence à la lutte contre le sida du président américain) auparavant. Nous avons déjà libéré 70 milliards de dollars issus du budget fédéral américain au cours de ces treize dernières années, dont 55 milliards ces huit dernières années sous la présidence d’Obama. Il est par conséquent difficile de trouver des personnes qui n'ont pas encore reçu des fonds PEPFAR, mais nous sommes tout de même parvenus à trouver des petits groupes locaux populaires, souvent dirigés par des jeunes, pour se joindre à nous afin de trouver une nouvelle solution innovante. Nous devons néanmoins regarder les choses en face : nous avons réduit l’incidence auprès des jeunes femmes d’à peine quinze pour cent. Nous savons donc que nous avons au moins mené certaines actions avec succès, mais aussi que nous avons encore beaucoup de pain sur la planche.

Je terminerai avec une action en particulier. Nous sommes toujours extrêmement satisfaits du travail accompli par les NIH. Nous avons pris le programme PROMISE (La réalisation de la promesse d'une génération sans sida) et ses enseignements et nous avons investi 15 autres millions de dollars pour continuer le suivi de ces binômes mère-enfant afin de réellement comprendre les facteurs qui font que les femmes continuent à suivre leur traitement, parce que nous avons lancé la phase B-plus. PROMISE est ainsi devenu PROMOTE (Promouvoir le développement international dans les domaines de la croissance économique, la santé, la gouvernance, l'éducation et l'aide humanitaire autour le monde à travers PEPFAR), et nous voulons vraiment montrer que nous investissons tant dans la recherche liée à la mise en œuvre que dans la mise en œuvre à proprement parler, afin de comprendre comment nous pouvons réellement améliorer nos programmes.

Pour finir, je ne voudrais pas vous laisser l’impression que nous avons oublié les jeunes hommes. En effet, nous avons travaillé en étroite collaboration avec des jeunes hommes en nous appuyant sur les données CAPRISA (Centre de recherche sur le sida en Afrique du Sud), afin d’augmenter le nombre de circoncisions médicales masculines volontaires. Nous avons effectué plus de 10 millions de circoncisions ces dernières années et nous nous intéressons aussi à l’autre extrémité, à savoir les hommes entre vingt-cinq et trente-cinq ans, ceux les moins susceptibles de passer un test de dépistage du VIH, ces mêmes hommes étant donc inconscients de leur possible séropositivité. Nous collaborons avec des hommes entre vingt-cinq et trente-cinq ans pour les trouver, leur faire passer le test et immédiatement les référer au ART (l'accès au traitement antirétroviral).

Nous croyons fermement en la combinaison de facteurs, la prévention, une approche multisectorielle et englobante pour les jeunes femmes dans la communauté, mais aussi au traitement, à la circoncision, aux préservatifs et à la prévention et traitement de manière conjointe et non disjointe, sans créer de séparations artificielles, afin de les combiner pour un impact maximal. Toutefois, je suis particulièrement enthousiaste à l’idée des échanges entre scientifiques et travailleurs de terrain, ce qui nous permet d’immédiatement transformer les nouvelles informations en des programmes de meilleure qualité.

Au début de la présidence d’Obama, la Secrétaire d’État Hillary Clinton était particulièrement inquiète au sujet des violences sexistes, qu’elle voyait dans tous les lieux où elle se rendait. C’est pour cette raison que les études sur la violence envers les enfants ont commencé, et grâce à ces études, les cadres légaux ont évolué. Toujours est-il, il existe un large fossé entre un changement de la législation et un changement des communautés qui garantit que la violence sexiste ne soit plus normative.

Alors oui, nous travaillons sur des programmes dédiés aux hommes, et oui, nous travaillons dans les communautés dans le cadre de DREAMS, mais un changement culturel normatif profond doit avoir lieu, comme vous l’avez décrit, pour toutes les femmes, pour que nous puissions obtenir un résultat différent.

Lorsque je vous dis que la première expérience sexuelle d’un tiers des jeunes filles est un viol, cela signifie que leurs mères, leurs tantes ou leurs grands-mères ont connu le même sort. Il existe un certain niveau d’acceptation qui constitue une expérience normative pour les jeunes femmes, et c’est précisément ce que nous devons changer. Si nous ne réussissons pas, les auteurs ne seront pas poursuivis et nous n’aurons pas changé l’état des choses.

Un des aspects de DREAMS consiste à impliquer le secteur privé pour nous aider à réussir ce changement d’image, dans lequel les communautés voudront être qualifiées de communautés non violentes en faveur de l’égalité des genres, et dans lequel l'image d’une jeune femme est respectée et estimée. Je suis entièrement d’accord avec vous. Ce sont ces types de changements normatifs qui doivent avoir lieu rapidement, tout comme c’est le cas dans le secteur des télécommunications. Je suis convaincue que c’est possible, mais nous avons encore du pain sur la planche.

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