Source: International Federation of Human Rights (FIDH) |

DJIBOUTI : Arrestation et détention arbitraire du défenseur Omar Ali Ewado

Le 19 mars 2017, vers 18h, M. Omar Ali Ewado a été arrêté alors qu’il se rendait à la mosquée située à côté de son domicile par des agents des Services de documentation et de sécurité (SDS - services de renseignement) armés et en civil

La communauté des droits humains est harcelée depuis des années par les autorités djiboutiennes

PARIS, France, 21 mars 2017/APO/ --

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (FIDH-OMCT) condamne l’arrestation pour une raison encore inconnue de M. Omar Ali Ewado, l’un des fondateurs de la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH), et appelle les autorités djiboutiennes à le libérer immédiatement et inconditionnellement.

Le 19 mars 2017, vers 18h, M. Omar Ali Ewado a été arrêté alors qu’il se rendait à la mosquée située à côté de son domicile par des agents des Services de documentation et de sécurité (SDS - services de renseignement) armés et en civil. Ceux-ci auraient également menacés la famille de M. Omar Ewado, pointant une arme à feu sur ses enfants. Les agents de la SDS ont par la suite emmené M. Omar Ewado sans informer sa famille de son lieu de détention. Le jour suivant, sa famille a été informée que le défenseur se trouvait dans les locaux de la SDS, dans le quartier du Plateau du Serpent. D’autre part, M. Omar Ewado aurait entamé une grève de la faim pour dénoncer son arrestation arbitraire. A ce jour, les raisons de la détention de M. Ewado restent inconnues.

« La communauté des droits humains est harcelée depuis des années par les autorités djiboutiennes. Maintenant elles doivent clarifier les raisons de l’arrestation de M. Omar Ewado et plus largement mettre un terme à leur acharnement contre les défenseurs des droits humains à Djibouti », a déclaré Drissa Traoré, vice-président de la FIDH.  

En plus de son arrestation, début mars, M. Omar Ewado, enseignant, a été licencié et son salaire a été suspendu par le Ministère de l’Education nationale, sans raison connue. En janvier 2016, celui-ci avait été condamné à trois mois de prison ferme pour « diffamation publique », suite à la publication par la LDDH d’une liste de victimes du massacre de la localité de Bouldhouqo visant la communauté Yonis Moussa, avant d’être relaxé en février 2016 par la Cour d’appel de Djibouti.

« Nous condamnons les atteintes répétées à la liberté d’association et d’expression à Djibouti et appelons à la libération immédiate et inconditionnelle de M. Omar Ewado. Nous craignons également qu’il soit victime de torture et de mauvais traitements en détention, et appelons les autorités à assurer son intégrité physique et psychologique en toutes circonstances », a déclaré Gerald Staberock, secrétaire général de l’OMCT.

L’Observatoire, partenariat de la FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible. La FIDH et l’OMCT sont membres de ProtectDefenders.eu, le mécanisme de l'Union européenne pour les défenseurs des droits de l'Homme mis en œuvre par la société civile internationale.

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